Tournée de mobilisation sociale avant le déploiement
2020 commence sur les chapeaux de roues pour la Fondation RAVI. Dès la première semaine de janvier, une équipe a effectué des sorties sur le terrain pour accélérer la mise en œuvre de ses activités au profit des populations rurales. Localité après localité, l’équipe conduite par le Président de la fondation prend le pouls de la situation des populations dans les villages visités, recueil les besoins et des attentes des populations, en vue d’adresser de façon efficace leur préoccupations.
La tournée de mobilisation de l’équipe de la Fondation vise au moins huit localités réparties dans les régions du centre et du nord du Burina Faso. Consciente que le développement se fera de façon participative, la fondation veut donner la parole aux ressortissants des villages qui doivent abriter les différents projets. Par le passé, des sorties avaient déjà été conduites et certaines activités entamées; mais du temps s’est écoulé entre ces premières rencontres et aujourd’hui où l’organisation entend appuyer sur l’accélérateur, estime le président. De Pitmoaga à Tougou en passant pat Yalgtenga, Ouidi, Bancoré, Sika, Kagrin et Solgom, les réalités ainsi que les difficultés rencontrées par les jeunes et les femmes demeurent les mêmes mais tendent à s’exacerber. La première escale a conduite l’équipe dans le village de Pitmoaga, dans la commune de Kokologho, localité située à environ 45 km de Ouagadougou. Là, la Fondation a déjà entamé la réalisation d’un bouli qui servira de point d’eau pour l’irrigation dans le domaine agricole en plus des forages qui seront réalisés. La rencontre s’est faite avec les sages du village notamment le patriarche qui dispose d’un immense périmètre exploitable qu’il s’accorde à mettre à la disposition de la fondation pour l’aménagement au profit de son village. Les échanges avec eux ont permis de relever le besoin en eau et surtout la fuite des bras valides du village vers d’autres contrées à la recherche d’emploi et de mieux-être. Le village avait bénéficié de forages dont une est en panne depuis plus de 20 ans et n’a jamais pu être réparée.
Non loin de là, à Yalgtenga, le constat est sensiblement le même. Les jeunes et les femmes, après 4 mois de travaux champêtres sont désœuvrés ou pratiquent comme ils le disent si bien « des métiers dégradants » qui ne rapportent pas grand-chose. Ils sont prêts à mener n’importe quelle autre activité pourvu qu’ils aient du soutien. Dans ce village, ils sont déjà bien organisés et n’attendent que le déploiement des activités que leur suggérerait la fondation. Tour à tour, jeunes et femmes ont énuméré leurs difficultés avant que le Président de la Fondation ne leur explique plus en détail la vision de son organisation et le mode opératoire des concepts qui seront déroulés dans le village.
Autre lieu, mêmes réalités
Même scénario dans le village de Sika et à 122 km de Ouagadougou, dans la commune de Kongoussi. La Fondation entend dérouler le concept FAST JOB AND FOOD. Jeunes comme femmes sont motivés à l’idée de pouvoir meubler utilement leur temps au cours des saisons sèches. Ils ont, de ce fait, exprimé leurs besoins et les difficultés actuelles qu’ils rencontrent, qui se résument au manque d’eau pour la production et même pour la boisson, l’instabilité de la pluviométrie, le manque de matériel adéquat pour la production agricole et le problème de commercialisation de leurs productions. A cela s’ajoute la dégradation de la situation sécuritaire (menaces terroristes) qui rend instable la production. Ces difficultés, ils les ont en commun avec les jeunes et les femmes des villages de Tougou et Solgom dans la province du Yatenga. Dans ces deux villages, les principales activités sont la production des oignons, de la tomate, de la pomme de terre et du haricot vert. S’ils arrivent déjà à produire des quantités non négligeables, ils se heurtent cependant à un problème de commercialisation notamment au diktat des acheteurs venus principalement du Ghana. La fondation leur a alors expliqué que ce volet est pris en charge par ses différents concepts qui intègrent la production de masse, la transformation et la commercialisation notamment par l’élimination des multiples intermédiaires qui interviennent dans la chaîne de commercialisation. Ces villages présentent des potentialités importantes en termes de disponibilité des terres. D’ailleurs dans le village de Solgom, la fondation s’est vu céder récemment par l’Etat, pour les 10 prochaines années, des bassins initialement construits mais qui sont restés inexploités depuis des années, pour permettre leur mise en valeur au profit des bénéficiaires. Selon le programme de déploiement, les semaines à venir seront mises à profit pour effectuer le profilage dans ces villages afin de déterminer les potentiels entrepreneurs qui permettront l’organisation du travail.
Les bénéficiaires en action
La tournée s’est achevée par la visite des réalisations des premiers bénéficiaires de la fondation. Il s’agit de l’implantation à Kagrin par le bénéficiaire Harouna SAWADOGO, d’un site de production équipé déjà d’un forage fonctionnant à l’énergie solaire. Une prospection des lieux a permis de situer les lieux de réalisation des bassins piscicoles. Un investissement d’environ 7 millions est encore nécessaire pour faire de ce site un lieu de production intensive. L’escale dans la ville de Ouahigouya a permis de visiter la société « Gloria TIC CITY », qui est un centre communautaire d’apprentissage et de formation à l’utilisation des TIC dans la production et surtout la commercialisation. Réalisé grâce à l’appui de la Fondation allemande RÜCKKEHR ZUM LEBEN, ce TIC CITY est l’œuvre de François FORGO qui a suivi les différentes étapes du « parcours du bénéficiaire à la fondation RAVI ». Il espère trouver du financement additionnel pour équiper surtout sa salle de formation qui en manque actuellement.
C’est satisfait que l’équipe de la fondation a regagné Ouagadougou après toute une semaine de tournée qui lui a permis de mesurer l’immensité de la tâche qui l’attend sur le terrain. Mais le Président se veut confiant : « nous avons certes du travail à faire, mais j’ai foi que nous aurons des financements et nous allons rapidement résoudre ces problèmes pour soulager ces populations. C’est en même temps un appel que je lance pour que les potentialités que nous avons vues soient valorisées»